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HISTOIRE ET PATRIMOINE

L'Église
Saint Eucher​
1777
De plan rectangulaire, l'édifice dessiné par deux ingénieurs des Ponts et Chaussées comprend une nef de cinq travées avec deux bas-côtés et un chevet plat.
Le clocher à 2 chambres de cloches se termine par un lanternon Renaissance. La porte du confessionnal qui date du XVIIIème siècle est sculptée d'un médaillon de Sainte-Madeleine agenouillée devant un crucifix et un crâne.
Saint Eucher
1896

Saint Eucher également patron de Lannegar à Quimerc’h est peu connu. Il remplace l'ancien patron de la paroisse Saint Eucar vers le 17ème siècle. Eucher est le nom de plusieurs évêques de Lyon et d'Orléans et il est effectivement représenté en évêque mais le jour de la fête patronale ne coïncide pas : à Kernouës, on a gardé le jour de la fête du saint primitif de la paroisse.

La Chapelle
Notre-Dame-De-La-Clarté​
1837

Ce petit sanctuaire, appelé Itroun Varia Sklerder en breton, a donné son nom à une importante abbaye de Cornouailles, l’abbaye Sklerder, fondée en 1843 sur leur domaine de Trelawne par la famille Harding. Cette famille est convertie au catholicisme par l’abbé Hamelin, émigré pendant la Révolution, ancien tuteur de l’avocat lesnevien Agathon Le Flo.

Les Harding résident en Bretagne à Saint-Pol-de-Léon de 1810 à 1830. L'ancien Chapelain de Trelawne, l’abbé Chauvel, devenu recteur de Kernouës en 1835, fait rebâtir en 1837 la chapelle détruite un an plus tôt par un incendie.

Resté en relation avec les Harding, il obtient d’eux une aide financière pour la reconstruction d'un édifice que ceux-ci avaient découvert et aimé lors de leur séjour breton. En raison de leur ferveur pour cette petite chapelle, ils donnent son nom à l'établissement qu'ils fondent, lequel prend de l'importance et devient bientôt une grande abbaye. À côté de la porte, une fontaine sacrée, probablement préchrétienne prend sa source sous l'édifice. Elle avait gardé de ses vertus païennes le pouvoir de guérir les jeunes enfants qui tardent à marcher.

Le Manoir de Kergoff
15ème siècle

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Ce manoir, dont il ne subsiste que le corps de logis principal au fond d'une cour carrée fermé par un portail et des communs, a probablement été bâti par Guillaume de Lescoët.

Une aile en équerre, fermant la cour au sud, a disparu et l'escalier à vis en pierre à l'angle des deux bâtiments, a perdu sa toiture en poivrière.

Vers 1570, Prigent de Lescoët y fait installer de grandes cheminées sculptées dans le style Renaissance. À la fin du siècle, pendant les guerres de la Ligue, le manoir est fortifié : des douves sont creusées et un mur d'enceinte percé d'embrasures à couleuvrine, est construit.

En 1645, le domaine revient par alliance à Jacques Barbier, qui épouse l'héritière des Lescoët.

En juin 1656, le fief est érigé en châtellenie en faveur de leur fils Alain Barbier, par des lettres parentes de Louis XIV. En 1789, le manoir est saisi à Sébastien Barbier, comte de Lescoët et seigneur de nombreux lieux. Vendu comme bien national, il est acquis pas Pierre Simon Tillieux, chirurgien à Lesneven. Vincent Inizan (1869-1951), maire de Kernouës et député du Finistère de 1919 à 1942 est né dans la métairie de ce manoir.

L’écusson

Cet écusson martelé à la Révolution est encastré au-dessus de la porte du manoir.

Sous les armoiries de Lescoët, une banderole porte la devise de cette famille : « Maguit mad », Nourrissez bien. L’ensemble a probablement été réalisé par l'atelier qui travaille à la basilique du Folgoët au milieu du 15ème siècle.

Le Manoir de Kersava​
1655
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Ce manoir porte la date de sa construction et le nom de P. Cabon sur une pierre du pignon.

À l'arrière, une tour d'escalier carré au toit à quatre pans est flanqué d'une tourelle ronde en cul-de-lampe. La façade est percée d'une porte du 16ème siècle, remploi probable d'un édifice antérieur surmontée d'une arcade gothique fleuronnée et de deux écussons dont les armoiries ont disparu.

Pendant la Révolution, la demeure est habitée par François Inizan officier municipal et rédacteur du cahier de doléances de la paroisse. Saisie à « l’émigré Cabon de Kersava » , elle est vendue comme bien national et rachetée par un autre membre de la famille Cabon, de Quimper, par l'intermédiaire de Daniel Nicolas de Kerdanet, avocat à Lesneven

Le Manoir de Kergunic​
1640
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Ce manoir et probablement bâti pour Bernard Cabon, avocat, procureur et notaire à Lesneven en 1669.

La famille Cabon, attestée dans la commune dès le 15ème siècle, le cède ensuite au Kersauzon puis au Inizan. La tour d'angle abrite un escalier en pierre, et le jardin a conservé ses hauts murs qui le protègent des vents côtiers.

Le Château des Isles​
19ème siècle

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Ce château s’élève à l'emplacement d'un édifice antérieur du 17ème siècle, dont il remploie de nombreux éléments, notamment ses lucarnes Renaissance à fronton courbe.

La seigneurie des Isles, la plus importante de la commune, est détenue en 1447 par le vicomte de Coatquénan, puis en 1589 par Louis Barbier, seigneur de Kerjean.

L'ancien-château et reconstruit en 1641 par Alexandre Benault, maire de Lesneven 1623 et trois fois député de la ville aux états de Bretagne. Il appartient ensuite à Nicolas Chauvel de Montreuil, de 1660 à 1680, puis passe par alliance, en 1695, dans la famille de Châteaufur. L'un des membres de cette famille Charles-Jean de Châteaufur assiste à l’incendie en 1798, qui détruit l'édifice et cause la mort de deux de ses enfants. Son fils, devient maire de Kernouës en 1807, jusqu'en 1821, puis maire de Lesneven jusqu'à sa mort en 1829. C'est lui qui fait construire le château actuel.

Les Moulins
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Le Moulin de​ Roudoushir
17ème -19ème siècle

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Ce moulin féodal, dépendant de la seigneurie de Roudoushir est construit sur le Quillimadec au pied de la motte castrale.

Le bâtiment d'origine en équerre, subi de nombreux remaniements au 18ème et 19ème siècles comme le rappelle notamment une inscription sur les linteaux de la porte :

«  Pierre Tanguy - Françoise Piriou – 1810 ».

Entre 1711 et 1774, le meunier et un certain Roudaut. Lui succèdent ensuite un Monot en 1784 et un Caradec en 1800. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle minoterie est ajoutée au bord du moulin.

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Le Moulin de​ Kergoff

1570

Les croix
 
La croix Ar Mean Toul​
Haut Moyen-Âge

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Cette croix monolithique, à branches pattées, porte le nom de Croas Ar Mintoul ou Ar Mean Toul, c'est-à-dire croix de la pierre percée. Elle porte gravée en creux soit une longue croix, soit une épée, et sous cette gravure, un autre motif évoque un oméga. Dans la région de nombreuses croix sont ainsi marquées d'une épée, probablement un signe de commémoration des combats livrés contre les Normands au 5ème siècle.

La hampe de la croix brisée, a été restaurée en ciment. Peut-être portait-elle en alpha.

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La croix de Castelmeur​

Moyen-Âge

Il s'agit d'une large croix monolithe à pans, couchée contre le fossé. 

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La croix de Keriolay​

Restaurée en 1818 & 1965

Il s'agit d'une croix monolithe à bras courts et à pans coupés.

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La croix de Kerméal​

Moyen-Âge

Il s'agit d'une croix monolithe à pans.

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La croix du Run

Moyen-Âge

Moyen Age. Socle circulaire. Petite croix de section octogonale.

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 La croix de Pradigou​

Vestige de croix: socle dans un mur.

La motte castrale
10ème siècle
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Motte de terre hauteur 10 m diamètre 40 m situé à Roudoushir.

La mise en place de cette motte castrale mi-naturelle, mi-artificielle a pour objectif de contrôler le passage de la rivière qui se fait par un gué : Roudoushir en breton signifie le long gué.

Elle fait partie à l'époque d'un système de protection autour de Lesneven et plus particulièrement entre le bourg et la côte d’où des attaques était prévisibles.

Une douve large d'environ huit mètres et profonde de trois, sépare cette motte du plateau voisin.

Elle est mise en eau grâce au Quillimadec qui coule à proximité jusqu'au 13ème siècle au 14ème siècle, époque à laquelle la motte devient obsolète, une tour se dresse sur son sommet et sert de résidence.

Par la suite, le château est reconstruit en haut de la colline et quelques-uns de ces éléments du 15ème siècle, des fenêtres à meneaux notamment, sont remployés dans des bâtiments de ferme.

Louis Page
1871-1952

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« Le Rossignol du Léon »

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Louis PAGE est né à KERNOUËS le 26 février 1871. C’était un barde breton, un poète, un chanteur et un tailleur de pierres.

C'est à 15 ans qu'il compose sa première chanson bretonne « Francine Inisan », une complainte très poétique et c'est dans l'Infanterie de Marine à Brest, ou il fait son service militaire, qu’il développe son goût pour le chant.

Louis Page envisage de devenir prêtre, va dans un monastère près de Poitiers mais une série de décès l'oblige à reprendre la ferme familiale et la fonction de chantre-sacristain pour la paroisse de Kernouës.

Louis Page est quelqu'un de solidaire envers son prochain et de profondément croyant mais aussi un sportif avec une force peu commune. Il parcourt de grandes distances à pied notamment pour les pèlerinages. Il consacre son temps au service de l'église, de sa famille et de la communauté du village.

Amoureux de l’Arvor et de l’Argoad, il compose « An daou varz » vers 1900 et obtient un premier prix de poésie bretonne à Rennes. Fréquentant le patronage de Lesneven, où il a de solides amitiés, il compose « Paotred Lesneven », « Yann ar Roudouz-hir » ...

Il se marie en 1904 avec Marie GUILLERM de Guisseny et ils auront six enfants.

Il monte une équipe de faucheurs qui se déplaçaient de ferme en ferme à l'époque des foins et c'est à Kergoff qu’il aurait composé « Ar Falc'herien ». Pour faire plaisir au vieux forgeron local, il compose « Fanch koz ». Affecté par la guerre 14, il célèbre le printemps dans « Bokedig tro 'n heol ».

De nombreuses personnalités, défenseurs de la culture bretonne, comme le Docteur Laurent, Visant Seïté et l'ethnologue Jean Michel Guilcher lui rendent visite.

Le 2 décembre 1952, Louis PAGE s'éteint paisiblement à Kernouës. Il dit à sa fille qui le soigne : « mourir ce n'est pas triste ma fille ; mourir, pour un chrétien, c'est retourner à la maison ».

Vincent Inizan
1869-1951

 

Vincent INIZAN est né à Kernouës le 18 avril 1869.

Il fut maire de Kernouës pendant 40 ans (1902-1942) et député pendant 23 ans (1919-1942).

Né en plein cœur du pays Léon, Vincent Inizan choisit de consacrer sa vie à son terroir en devenant paysan.

Il se marie en 1895 avec Joséphine Fagon de Milizac et ils auront un enfant.

Devenu maire de Kernouës il crée, avec le sénateur Louis Pichon, le Stud-book du cheval de trait breton. Élu député en 1919, il est réélu pour cinq législatures. Le président du conseil général, dit de lui : « il est tellement estimé dans sa circonscription, qu’il n’a pour ainsi dire jamais d’adversaires. Il est à la chambre le légendaire député sans concurrent. »

Cette fidélité du corps électoral s'explique par ses qualités humaines et son action. Vice-président de la commission des douanes, membre de la commission de la marine marchande et de la commission de la marine militaire, rapporteur des questions agricoles, il défend l'économie bretonne.

Alors que les organisations agricoles sont encore à l’état embryonnaire, Il comprend que l’élevage est l’une des principales activités rurales. Sous son impulsion, l’élevage prend dans la circonscription une place de premier plan. Vice-président du groupe de la défense paysanne et des députés cultivateurs, il s’associe à toutes les initiatives des défenseurs du monde paysan.

Vincent Inizan fait infléchir la politique douanière dans le sens de la protection des productions locales : blé, pomme de terre, iode et porc. Il fait aboutir des réformes créant plus d’équité. Artisan d'une révision de la législation des baux ruraux en faveur des fermiers, il s'efforce de développer les formes mutuelles du crédit et de la coopération agricoles.

Membre de la commission supérieure du crédit maritime, il est le porte-parole des professionnels de l'économie côtière, des marins-pêcheurs aux ramasseurs de goémon.

Aux élections législatives de 1936, il paraphe le programme du Front Breton, issu des milieux régionalistes bretons, ou il s’engage à soutenir des textes de lois garantissant l'enseignement de la langue bretonne à l'école, mais aussi la protection des intérêts économiques régionaux.

Au terme de sa longue carrière de maire et de député, fidèle à sa terre et sa commune,

Vincent Inizan revient à Kernouës ou il s’éteint le 12 décembre 1951 à l’âge de 82 ans.

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